De : Robert Baschwitz, Gérard Lépine et
Trois amis, anciens du nucléaire
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Le 4 avril 2020
C dans l’air, à l’attention de
Madame Caroline Roux
et de Monsieur Axel de Tarlé
Maximal Productions
7 rue du Dôme, 92100 Boulogne Billancourt
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Chère
Madame, cher Monsieur,
C dans
l’air est l’une de
nos émissions préférées de réflexion sur l’actualité. Nous vous le devons,
ainsi qu’aux experts et invités dont vous savez vous entourer. L’un d’eux est
Alain Bauer, professeur de criminologie et spécialiste de gestion de crise, à
qui vous avez fait appel dès que l’épidémie de coronavirus s’est propagée en
Europe.
Nous
sommes membres d’une association d’anciens du nucléaire.
Nous
tenions à vous faire part d’une exception à notre satisfaction : lors de C
dans l’air du 10 mars 2020, Alain Bauer a dit : « le virus il est là [...] et ce n'est pas comme le nuage de Tchernobyl: il
ne s'est pas arrêté à la frontière »
ajoutant qu’avec le coronavirus nos autorités ne pouvaient plus comme à
l’époque « raconter d'énormes mensonges à la télévision. »
Nous
aurions tant aimé que vous le repreniez afin de ne pas accréditer une fois de
plus ce canular médiatique honteux tant de fois répété au point que l’opinion
en est venue à le prendre pour la réalité.
Nous nous
sommes dit : si à l’avenir l’un des invités de C dans l’air
utilisait à nouveau cette contre-vérité célèbre, Caroline Roux ou Axel de Tarlé
pourraient rectifier:“Ca ne s’est pas passé comme
on raconte, et certains ont déjà été condamnés pour des propos jugés
diffamatoires sur la gestion du fameux nuage ».
En quelques phrases, voici un rappel de
la réalité :
- Le directeur du Service Central de
Protection contre les Rayonnements Ionisants (SCPRI), chargé des mesures, et
aussi de l’information du public, était lors de Tchernobyl (1986) le Professeur
Pierre Pellerin. Il était un homme d’une rigueur remarquable, concerné par la réalité scientifique plus que par
l’effet que pourraient avoir ses paroles sur l’opinion. Pour avoir suivi toutes
les retombées sur la France des bombes atomiques lancées par les Etats-Unis,
l’URSS, le Royaume-Uni, la France et la Chine, et constaté les effets
sanitaires sur les populations, il était mieux que tout autre en mesure de se
prononcer sur les retombées de Tchernobyl. Dès le 2 mai il fut le premier à
annoncer (dans Libération) que « l’augmentation de radioactivité était
enregistrée sur l’ensemble du territoire ». Il en a publié ensuite toutes
les mesures heure par heure : tout le contraire donc d’un « nuage
arrêté à la frontière ».
- Une semaine plus tard,
dans un contexte où les Allemands s’interdisaient la commercialisation des
fruits et légumes au nom d’un principe de précaution avéré plus tard excessif,
quelqu’un de la météo française, sans penser à mal, a utilisé cette formule
incongrue : “Le nuage s’est arrêté à la frontière”. Elle fut comme on le
sait reprise par tous les médias … alors que la seule chose que la frontière
avait en fait arrêtée fut la panique d’outre Rhin avec son cortège d’avortements inutiles.
- Mais la formule, trop
tentante, fut « montée en épingle » et certains l’ont utilisée
abondamment pour accuser le Professeur Pellerin et les autorités françaises de
mentir quand cela les arrangeait.
- Noël Mamère et France 2 font partie de ces
accusateurs. Ils ont été condamnés pour diffamation en première instance, en appel, et en
cassation. Peu de publicité a été faite à ces jugements.
Il ne s’agit pas d’en
refaire un sujet de débat, c’est de l’histoire ancienne. Mais il conviendrait,
chez les personnes éminentes que vous côtoyez, que vous puissiez rétablir la
vérité chaque fois qu’elle se trouverait de nouveau écorchée.
Merci d’avance, et nos
plus vives félicitations pour la qualité de votre émission.
Jean-Luc Salanave Robert Baschwitz Gérard Lépine
PS.
Nous nous tenons à votre disposition si vous avez un jour besoin d’un des experts
de notre réseau pour défendre dans votre émission une certaine vision de la
transition énergétique dans laquelle l’électronucléaire compte parmi les
énergies d’avenir au service de l’humanité, parmi celles respectueuses du
climat, de l’environnement, des ressources naturelles et des citoyens
contribuables.