jeudi 10 mai 2018

le bois au secours du climat: construisons en bois (publié dans La Croix)

Le 9 Mai 2018, le journal La Croix a publié, sous le titre "construction bois ou béton", ma réaction (voir lien ICIà un intéressant article du 3 Avril sur le rôle écologique du bois :

Le bois au secours du climat (titre original, non publié; seule la partie en gras ci-dessous a été publiée par La Croix)

Merci pour les articles de La Croix du 3 avril 2018 sur le bois et ses vertus écologiques dans la construction. Pour lutter contre le réchauffement climatique on vante souvent les vertus du nucléaire, de l’hydraulique ou des renouvelables, mais trop rarement celles du bois. On sait en général que se chauffer au bois (bois renouvelable, celui qu’on replante) vaut mieux que se chauffer au gaz naturel fossile émetteur de CO2. Mais merci d’avoir rappelé qu’il y a une autre utilisation du bois encore meilleure pour la planète : c’est la construction bois, car, non seulement elle évite la production de ciment (très polluante en CO2), mais elle participe à la séquestration du carbone atmosphérique (dans les fibres carbone du bois). Si chacun dans sa vie construisait une maison en bois, si tous les pays s’inspiraient du Japon « où 75% des maisons individuelles sont en bois », une partie des 400 ppm de CO2 de notre atmosphère serait re-absorbée par nous les hommes qui l’avons émis. Pour combien de temps ? Le bois d’œuvre peut durer plusieurs siècles avant que son carbone de finisse inéluctablement dans l'atmosphère ; assez de temps en tout cas pour permettre de mettre au point les autres solutions climatiques. Les charpentes de Notre-Dame de Paris et de nos plus vieilles granges séquestrent bien du carbone depuis presque mille ans ! A quand un grand plan national « des maisons bois pour le climat » ?

Jean-Luc Salanave

mercredi 2 mai 2018

Nucléaire, trop ou pas assez ? L'erreur d'UFC-Que Choisir contre EDF

Je n'ai pas l'habitude de défendre EDF mais j'ai trouvée pour le moins amusante cette accusation de l'UFC-Que Choisir (qui du coup baisse beaucoup dans mon estime !), rapportée par La Croix du 6 avril 2018. J'ai proposé à La Croix le billet ci-dessous (que le journal n'a pas publié):

Nucléaire, trop ou pas assez ?

Il n’est pourtant pas si vieux le temps où nous estimions qu’EDF faisait trop de nucléaire, qu’il fallait le réduire à 50% de notre électricité, voire arrêter Fessenheim. Y-aurait-il un frémissement inverse ? La Croix du 6 avril 2018 rapporte le « pavé dans la mare » de l’UFC-Que choisir qui accuse EDF de « sous-utiliser » son parc nucléaire ! Notamment « quand les prix sont faibles afin d’assurer une meilleure rentabilité de ses centrales au détriment des consommateurs ». Pour moi, consommateur, rien de choquant dans cette pratique ; tout ce qui assure une meilleure rentabilité des kWh nucléaires permet à EDF de continuer à me les vendre à la moitié du prix payé par les consommateurs allemands. Mais si je ne partage pas l’analyse de l’UFC-Que choisir je partage la conclusion logique : oui, il faudrait autoriser EDF à faire plus d’électricité nucléaire. Il faudrait surtout que la nouvelle PPE (programmation pluriannuelle de l’énergie) mette fin à l’obligation légale qui impose à EDF (ainsi qu’à RTE) d’accepter en priorité sur le réseau les kWh solaires et éoliens subventionnés, ceci même quand l’offre est excédentaire à la demande (par grand soleil ou grand vent, au point de faire baisser le prix de marché, parfois en négatif !), obligeant EDF à réduire sa production nucléaire qui, elle, ne bénéficie pas de ce privilège totalement anticoncurrentiel.

Jean-Luc Salanave

PS: depuis, EDF a annoncé le 02/05/2018 porter plainte pour diffamation contre UFC-Que Choisir.