jeudi 9 avril 2020

Urgence sanitaire d’abord, climatique ensuite (réaction JLS à La Croix du 9/4/2020)

Courrier adressé à La Croix le 9/4/2020 (pour l'instant non publié):


Urgence sanitaire d’abord, climatique ensuite

L’urgence sanitaire ne devra pas faire oublier l’urgence climatique lorsque viendra le temps du dé-confinement et de la reconstruction. C’est ce que rappelle le Sénat (La Croix du 9 avril 2020). La crise du covid 19 nous conduira-t-elle à ré-affirmer la vraie priorité, l’élimination des combustibles fossiles avant 2050, et à reporter les fausses priorités, comme la mode de la diversification du mix énergétique, peu utile pour réduire le CO2 et coûteuse pour le citoyen. La priorité c’est d’arrêter de brûler du gaz, du pétrole et du charbon ; dans les transports (1ère cause d’émission de CO2 en France), c’est de passer au tout électrique. Tout le contraire de la diversification réclamée par les importateurs gaziers et pétroliers. La crise a montré aussi la futilité des électricités photovoltaïques et éoliennes (dont les équipements sont d’ailleurs eux aussi importés), incapables de fournir, en France ou en Allemagne, la fée électricité à toute heure du jour et de la nuit aux hôpitaux et aux activités vitales. Hommage est d’ailleurs rendu aussi, tous les soirs, et à juste titre, à ceux qui assurent de façon admirable le fonctionnement des centrales pilotables. La diversification n’est pas une fin en soi, plutôt une mode, à laquelle on peut certes consacrer 7 milliards d’euros par an en temps normal quand on est riche, mais dont les 121 milliards d’euros déjà gagés (et déjà dénoncés par la Cour des Comptes avant la crise) vont devenir indécents à l’heure de la reconstruction de l’économie, qui plus est sans grande valeur ajoutée climatique ! De la même façon que nous aurions dû conserver notre stock de masques constitué il y a 10 ans ne jetons pas trop tôt nos réacteurs nucléaires : il sont sûrs, amortis et répondent présent quand on en a besoin. L’arrêt d'un premier réacteur en état de marche le 22 février, au seul motif d’honorer un accord électoral de 2011, commence à faire réfléchir !

Jean-Luc SALANAVE