dimanche 12 novembre 2023

(suite) Dix raisons pour la France de sortir du marché européen de l'électricité: réponses des cabinets de E. Macron, B. Lemaire et A. Pannier-Runacher

La tribune EN OBJET a été adressée par courrier, le 10 octobre 2023, au Président Emmanuel Macron, ainsi qu'au Ministre de l'Economie Bruno Lemaire et à la Ministre de la Transition Energétique Agnès Pannier-Runacher.

Voici les réponses que nous avons reçues:

Réponse de la Présidence de la République:
"Monsieur Emmanuel MACRON, très attentif aux préoccupations que vous
exprimez, m'a confié le soin de vous assurer qu'il en a bien été pris connaissance. Aussi n'ai-je pas manqué de signaler votre démarche à Monsieur le ministre de
l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, et à
Monsieur le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires."

Réponse du Ministère de l'Economie:
"Le ministre a bien pris connaissance de ces suggestions et il vous remercie de l'en avoir rendu destinataire. Toutefois, ce dossier entrant dans les attributions de la ministre de la Transition énergétique, votre courrier a été transmis au cabinet de Mme Agnès Pannier-Runacher en la priant de l'étudier et de vous tenir directement informé de la suite qui pourra lui être réservée."

Réponse de la Ministère de la Transition Energétique:
"Vous avez bien voulu faire part à Mme Agnès PANNIER-RUNACHER, ministre de la Transition énergétique, de vos propositions sur la sortie de la France du marché européen de l'électricité.
La ministre a pris connaissance de votre correspondance. Elle m'a demandé de la transmettre à la directrice générale de l'énergie et du climat, pour que vos idées puissent alimenter la réflexion sur ce sujet.
Elle m'a par ailleurs chargé de vous indiquer qu'elle ne partage pas l'objectif de sortie du marché européen de l'électricité. C'est pour cette raison qu'elle a obtenu le mardi 17 octobre un accord des 27 États membres de l'Union européenne conduisant à sa réforme au bénéfice notamment de l'énergie nucléaire française. Elle vous invite à en prendre connaissance."


En attendant, les dysfonctionnement du marché électrique européen ne sont pas réglés et leurs causes principales ne sont pas supprimées.
Bruno Lemaire, s'exprimant sur l'éventualité d'une sortie de la France du marché unique européen de l'électricité a lui aussi affiché son opposition, en arguant que notre pays ne pouvait pas se passer des interconnexions avec ses voisins (!) ... méconnaissant ainsi que les interconnexions et les échanges électriques transfrontaliers existaient et fonctionnaient de façon satisfaisante bien avant l'ouverture du marché unique européen. Il a par ailleurs confirmé sa position en faveur de la "concurrence à tout prix" et du maintien du soutien artificiel aux fournisseurs électriques alternatifs au détriment (c'est un fait) d'EDF et des consommateurs français, domestiques et industriels, qui, eux aussi, auraient pu légitimement prétendre à bénéficier des 42€ de l'ARENH plutôt que de voir ce cadeau enrichir des spéculateurs et des financiers pour satisfaire Bruxelles.
Il semble aujourd'hui que la priorité pour nos dirigeants ne soient plus de réduire les prix pour le consommateur, objet initial du marché électrique européen de la concurrence, mais plutôt de forcer les énergies renouvelables dans le système électrique à coup de privilèges et de priorités d'injection, au motif qu'elles sont décarbonées, sans reconnaitre, après une décennie de flambée des prix, que le coût exorbitant de leur intermittence disqualifie le système actuel des règles de marché choisies par l'Europe.
L'idée de la sortie du marché électrique européen, ou de sa réforme en profondeur, va, à n'en point douter, continuer à être portée par de nombreux citoyens et acteurs économiques et sociétaux, comme le CSEC d'EDF (comité social et économique central), la FED (fédération environnement durable), ... Faisons en sorte que ce thème du marché électrique et du retour à des prix bas soit au centre des élections européennes de 2024.

JLS le 12/11/23