mardi 23 juillet 2019

Protégeons Greta Thunberg, victime manipulée, mais combattons ses idées désastreuses pour l'écologie


 Laurent Alexandre dans Le Point à propos de Greta Thunberg:

[résumé de JLS: n'oublions pas l'urgence écologique ! Ne nous laissons pas hypnotiser comme nos parlementaires par le marketing des lobbies et spéculateurs qui manipulent Greta Thunberg. Il faut protéger Greta, qui est une victime manipulée, mais nous devons combattre sans relâche les idées qu'elle véhicule]

« Suivre Greta Thunberg aggraverait le réchauffement climatique »
INTERVIEW. Le cofondateur de Doctissimo Laurent Alexandre s'alarme du message de la jeune activiste suédoise, qui doit assister aux questions au gouvernement. Propos recueillis par Valentine Arama
Invitée mardi à l'Assemblée nationale par le collectif transpartisan Accélérons la transition écologique et solidaire, la jeune activiste Greta Thunberg doit s'exprimer devant plus de 150 députés de tous bords. Un certain nombre de parlementaires, qui se sont élevés contre sa venue, ont annoncé qu'ils comptaient boycotter l'événement. Une visite également critiquée par le chirurgien-urologue et cofondateur de Doctissimo Laurent Alexandre. L'auteur de La Guerre des intelligences (JC Lattès) voit dans le personnage de Greta Thunberg un pur produit marketing, faisant en fait le jeu d'intérêts économiques qui la dépassent amplement.
Le Point. Mardi 23 juillet, la jeune activiste suédoise Greta Thunberg sera reçue à l'Assemblée nationale par 162 parlementaires pour insister sur l'urgence climatique. Comment expliquer qu'une adolescente de 16 ans mobilise autant ? Que nous dit l'influence qu'elle a sur nos politiques ?

Laurent Alexandre :
 La prochaine élection présidentielle se jouera sur les Verts. Si Emmanuel Macron réussit l'alliance En marche-Les Verts, il est élu dans un fauteuil. Sinon, cela sera beaucoup plus difficile. François de Rugy étant politiquement mort, c'est donc Yves Jadot, le patron d'EELV, qui détient les clés de la présidentielle. Il est donc probable que Jadot devienne Premier ministre avant ou après la présidentielle de 2022. La majorité macroniste a besoin des jeunes Verts hypnotisés par Greta Thunberg. Le secrétaire d'État Gabriel Attal a même sermonné sur Twitter les gens qui critiquent Greta Thunberg. On ne rigole pas avec la présidentielle de 2022.
La jeune fille est souvent décrite comme un pur produit de communication. Mais qui tire les ficelles
 ? Et pourquoi ça marche ?

Greta Thunberg est la réussite marketing de la décennie : le jeunisme fait des ravages chez les bien-pensants. En révélant son lourd dossier psychiatrique, ses parents en ont fait un bouclier humain inattaquable. Mettre en avant des enfants présentant une souffrance est répugnant, mais d'une efficacité redoutable. Les libéraux sont tétanisés, craignent d'être traités de « vieux cons » et se taisent. Les prêcheurs d'apocalypse ont donc trouvé l'égérie parfaite : aucun recul, aucun esprit critique, aucun sourire, aucun humour, aucune capacité à résister à la manipulation et un discours naïf, répétitif et hypnotique. Ne tombons pas dans le piège machiavélique que nous ont tendu les officines qui ont fabriqué « le produit Greta Thunberg » : il faut certes protéger Greta, qui est une victime manipulée, mais nous devons combattre sans relâche les idées qu'elle véhicule.
Le discours de Greta Thunberg repose sur un constat alarmiste : agir maintenant, car demain il sera trop tard. Ce qu'elle professe est-il vrai ?

Les écologistes européens produisent de nombreux prophètes annonçant la fin du monde. La militante Fred Vargas explique qu'à 1,5 degré de plus, la moitié de l'humanité mourra du réchauffement climatique et 6 milliards à plus 2 degrés. Yves Cochet, ministre de l'Environnement de Lionel Jospin, prédit l'effondrement inéluctable de notre société : « Pour les effondristes comme moi, il y a une chance sur deux que l'humanité n'existe plus en 2050. » Ce discours vise en réalité à nous faire accepter la fin de l'économie de marché et du libre échange.
Greta Thunberg a décidé de faire la grève de l'école tous les vendredis, avant de finalement prendre une année sabbatique. Une décision très commentée. Beaucoup se sont émus que cette enfant se prive d'une éducation, pourtant vitale pour mener son combat. Comment expliquer ce choix, et faire comprendre à la jeune fille que l'école est une arme, non un frein ?

Je suis consterné que ses parents l'aient autorisée à quitter l'école, ce qui va aggraver ses troubles obsessionnels
 ! Lors du World Economic Forum, elle a tenu des propos terribles : « Pourquoi étudier pour un futur qui bientôt n'existera plus ? » Cette pensée apocalyptique dépressive est catastrophique pour la jeunesse. Je crains que personne ne puisse faire changer d'avis Greta, du fait de ses troubles obsessionnels.Pourquoi l'attaquer sur ses troubles obsessionnels, comme vous l'avez fait dans un tweet...

Je n'attaque pas l'enfant fragile, mais je désapprouve que les marchands de peur se servent de ses difficultés psychologiques pour en faire une porte-parole intouchable. Avec la complicité de ses parents !
La décision d'inviter Greta Thunberg à l'Assemblée relève-t-elle d'une forme de faiblesse des partis politiques français à faire passer leur message ou, pire, à agir en faveur d'une société plus verte ?

C'est un pur calcul politicien. L'Assemblée nationale se prosterne devant Greta, qui est malthusienne et qui plaide pour la décroissance. Rares sont les hommes politiques courageux qui ont protesté. Le député LR de Seine-et-Marne Jean-Louis Thériot s'est d'ailleurs emporté : « Oui à la lutte rationnelle contre le réchauffement climatique. Non à l'infantilisation obscurantiste, la moraline et la terreur par la peur. L'Assemblée se couvre de ridicule. L'écologie a besoin de savants, pas d'une ado manipulée. » Il a bien raison. Et Guillaume Larrivé, député LR de l'Yonne, vient de demander le boycott de cette réunion..
Pour autant, le message de Greta Thunberg est-il le bon ?

Le message de Greta Thunberg est catastrophique. Il aggrave le réchauffement climatique à cause de l'intermittence des énergies renouvelables, il panique la jeunesse et il décourage l'Europe de rattraper son retard technologique. En outre, suivre Greta entraînerait notre vassalisation par la Chine qui a le monopole des métaux rares nécessaires aux énergies renouvelables (Guillaume Pitron l'a expliqué dans La Guerre des métaux rares) et la Russie qui fournit le gaz nécessaire pour produire l'électricité quand il n'y a ni vent ni soleil. La lucidité doit ressusciter
 ! On doit réaliser qu'un système énergétique n'est pas un logiciel : il faut des décennies pour le faire évoluer. On doit également comprendre que les idées écologiques miraculeuses servent à faire de belles conférences de presse et à piquer du pognon aux investisseurs naïfs : la pantalonnade de la route solaire de Ségolène Royal ou des hydroliennes doivent servir de leçon.

Réduire les émissions de CO2 va être incroyablement compliqué. On va passer plusieurs décennies très difficiles. On ne peut pas réduire les émissions de CO2 mondiales avant 2050. Il faut donc éviter les discours simplistes et contre-productifs comme celui de Greta Thunberg. On a vu ce que produit une toute petite baisse du pouvoir d'achat des Gilets jaunes pour lutter contre l'effet de serre : on imagine ce que donnerait une baisse de 30 à 50 % du pouvoir d'achat des classes populaires que les adeptes de Greta réclament. On aurait une vraie révolution, qui serait vraisemblablement d'extrême droite. La victoire idéologique de Greta Thunberg amènerait les extrêmes au pouvoir
 !

Deuxième problème : comme le monde écologique s'est bâti sur le combat antinucléaire, les stratégies qui sont défendues ne sont pas des stratégies de réduction du CO2. Ce sont, en réalité, des stratégies de sortie du nucléaire – qui ont pour conséquence une augmentation du CO2. Tant que les énergies renouvelables intermittentes ne seront pas associées à des systèmes de stockage de l'électricité, la fermeture des centrales nucléaires et l'arrivée des éoliennes et des panneaux photovoltaïques se traduiront – dès qu'il n'y a pas de vent ou qu'il n'y a pas de soleil – par un allumage de centrales au gaz qui produisent plus de 400 grammes de CO2 par kilowattheure, ce qui aggrave le réchauffement climatique. Les écologistes de 2019 sont les pires ennemis du climat puisqu'ils confondent deux objectifs : un objectif fantasmatique qui est la sortie du nucléaire, et la lutte contre le CO2. D'ailleurs, suivre le discours de Greta Thunberg aggraverait le réchauffement climatique.
Le discours de la jeune Suédoise participe-t-il à une diabolisation du nucléaire ?

86 % des jeunes Français pensent que le nucléaire émet du CO2 et participe au réchauffement climatique. Inversement, les jeunes sont convaincus que les éoliennes et panneaux solaires diminuent le CO2 et la pollution ; la vérité est qu'ils les augmentent considérablement. On ferme Fessenheim pour donner des gages aux disciples de Greta Thunberg… Mais cela va tuer des Européens et aggraver le réchauffement. C'est la raison pour laquelle l'Allemagne, un leader mondial de l'éolien et du solaire, produit neuf fois plus de gaz à effet de serre et de particules fines cancérigènes par KWh que la France. Les chiffres allemands seraient encore plus catastrophiques sans les massives exportations d'électricité nucléaire française à très faible contenu en CO2. Fermer Fessenheim va mécaniquement diminuer les exportations d'électricité française vers l'Allemagne. Sa puissance – 1 800 Mégawatts – est très utile quand l'éolien et le solaire allemands tombent à zéro. L'Allemagne, qui ferme la totalité de ses centrales nucléaires, va compenser les moindres exportations françaises en augmentant l'activité de ses extrêmement polluantes centrales à lignite ou à gaz.

Par ailleurs, les écologistes apocalyptiques travaillent concrètement à aggraver notre handicap technologique face à l'Asie de l'Est qui contemple notre suicide géopolitique. Pour résumer, on pourrait dire que les collapsologues sont en Europe pendant que les technologues sont en Chine. Écouter Greta Thunberg conduit à accélérer notre vassalisation technologique : il faut arrêter l'éolien et le solaire et investir dans notre rattrapage technologique face à la Californie et la Chine.
Est-ce aux enfants de faire de la politique ? N'est-ce pas les propulser dans un monde impitoyable, dont ils n'ont ni les clés ni les codes ?

Ce n'est pas aux enfants de faire de la politique et les parents de Greta Thunberg sont irresponsables de mettre en avant une enfant si fragile et qui a besoin de repos et de calme. Il vaudrait mieux qu'elle ait une vie calme afin de pouvoir grandir sereinement : ses TOCs lui ont donné de gros troubles de croissance. Le stress est néfaste quand on souffre des multiples pathologies ou particularités dont elle est atteinte. En tant que médecin, je pense par ailleurs que révéler le dossier psychiatrique de son enfant comme ils l'ont fait devrait être puni par la loi..

La climatologie et le monde de l'énergie sont d'une extrême complexité : le jeunisme technologique des députés ne résoudra pas la crise environnementale. Lénine qualifiait les bourgeois de gauche d'idiots utiles de la révolution ; les jeunes qui suivent Grata Thunberg sont les idiots utiles de lobbies mal intentionnés.. Ils sont manipulés par des officines cherchant à faire avancer leur agenda révolutionnaire quand il ne s'agit pas de servir les intérêts des industriels des énergies soi-disant renouvelables.
Le réchauffement climatique est une urgence indéniable et il faut admettre que cette jeune-fille a contribué à faire bouger les lignes et faire évoluer certaines consciences... Pourquoi est-elle plus audible que des scientifiques qui portent son discours depuis des années ?

Nous sommes sortis de toute rationalité. Seule l'émotion compte. L'hystérisation médiatique rendent inaudibles les scientifiques, les gens sages et compétents. Les lobbies gaziers et des énergies renouvelables en profitent. Greta Thunberg, hélas, propose une politique malthusienne, rétrograde qui aurait des conséquences sociales, politiques et climatiques catastrophiques.
Source : https://www.lepoint.fr/politique/suivre-greta-thunberg-aggraverait-le-rechauffement-climatique-23-07-2019-2326080_20.php