lundi 16 août 2021

Vers la fin de l'esclavage pour les électrons nucléaires ?

 Newsletter UARGA du 13/08/2021

Si  l'information vous  avait  échappé,  elle  mérite attention :
Depuis juin 2021, une jeune entreprise, Isotope Energy, tente enfin de proposer aux consommateurs une énergie d'origine garantie nucléaire. L'idée, lancée par une pétition initiée par quelques membres de notre équipe UARGA et regroupant un collectif de plus de 3000 signataires, semble enfin se concrétiser.
Ni EDF, ni aucun des fournisseurs alternatifs sollicités par les courriers émanant de ce collectif n'avaient osé y donner suite. EDF, qui détient pourtant le monopole de la production de ces électrons nucléaires, avait décliné, probablement sous les injonctions de sa Ministre de tutelle : faire profil nucléaire bas, voire honteux, rester électoralement correct.
 
Les autres fournisseurs alternatifs contactés avaient eux aussi déclinés, engoncés qu'ils sont tous dans leurs hypocrites fournitures électriques prétendument "vertes" et leur "origine garantie renouvelable" !
 
Précisément !  Origine  nucléaire  ou  origine  renouvelable,  personne bien sûr n'est dupe : aucun des électrons qui franchissent nos compteurs ne peuvent "dire" s’ils ont été mis de proche en proche en vibration grâce au nucléaire, à l’hydraulique, au solaire ou à l’éolienne. Tout ce que l'on sait c'est que, statistiquement, il y a plus de "70% d'électrons d’origine nucléaire". Mais dans notre pays ces électrons-là ne sont pas "libres" de décliner fièrement leur origine. Ils sont en fait les esclaves d'une hypocrite machination.
Jugez-en : en toute légalité, un fournisseur alternatif peut acheter à EDF des électrons nucléaires dits ARENH (100 térawattheures par an, le quart de la production nationale, à 42 €/MWh soit au-dessous du prix coûtant d'EDF qui n'a pas d’autre choix que de leur vendre – c’est la loi !), et ensuite y "coller" un certificat vert acheté la même année sur un très florissant marché totalement déconnecté de la demande des usagers (au gré du soleil et du vent), puis revendre à un particulier une "électricité d'origine garantie renouvelable" véhiculée en fait par les petits esclaves que sont les vaillants électrons nucléaires.
Tout ceci en toute légalité et avec la bénédiction (pour ne pas dire plus) des institutions européennes bien trop heureuses de satisfaire leur très puissant état membre, l'Allemagne, dans son entreprise d'affaiblissement de sa trop efficace voisine énergétique décarbonée, la France.
Isotope Energy a besoin du soutien individuel de tous ceux qui défendent notre électricité nucléaire et qui parient sur son avenir. Allez lire dans leur blog ce qu'est pour eux une offre garantie 100% nucléaire.
Ils recueillent dès à présent des pré-inscriptions pour 2 offres : l’une "100% nucléaire", l’autre "100 % nucléaire et hydraulique". Les 2 sont des offres bas-carbone, non intermittentes, mais la première (100% nucléaire) doit retenir toute notre attention car c'est la seule qui soit réellement pilotable jour et nuit toute l'année, quelle que soit la pluviométrie (à la différence de l'hydraulique) et dont les perspectives de développement sont à la hauteur des nouveaux usages électriques nécessaires pour dé-carboner les transports et remplacer le chauffage au gaz (les nouveaux sites hydrauliques étant limités en France).
 
Nous invitons tous ceux qui adhèrent au projet d'Isotope Energy à les soutenir. Nous sommes convaincus qu'EDF ne sera pas perdant, car ce marché (aujourd'hui inexistant) pour les électrons nucléaires est son réel fonds de commerce et son domaine d'excellence. Ce marché est aujourd'hui exploité et détourné avec hypocrisie tout en générant des profits indus, et largement subventionnés par les contribuables, qui enrichissent à la fois les concurrents alternatifs d'EDF, purs traders sans valeur physique ajoutée, et tous les acteurs, notamment étrangers, des nouvelles énergies censées décarboner notre électricité qui l'est déjà, en puisant dans nos poches les taxes que nous payons (CSPE, TICPE) et, il faut le rappeler, sans effet sur le climat.
 
Jean-Luc Salanave