(réaction adressée au journal La Croix le 12/11/2020 - non publiée à ce jour)
Radicalisation (La Croix du 12 novembre 2020): chaque fois que le terrorisme, en France ou ailleurs dans le monde, endeuille la société, la radicalisation est présentée comme l’ultime fléau à combattre. Mais est-ce bien le bon combat ? Ou est-ce bien le bon mot ? Ne devrait-on pas combattre plutôt et avant tout la criminalisation ? Ce mal qui fait qu’un citoyen se transforme en criminel et tue son prochain. Les radicalisations religieuse, sociale, politique, idéologique ne sont elles pas que des formes inévitables, bien qu’extrêmes, de la liberté d'expression et de pensée dans une société démocratique ? On peut y classer les intégrismes, qu’ils soient catholique, islamiste ou d’autres religions. On peut même voir dans le blasphème ou la caricature des formes de radicalisation. Mais ce qu’aucune radicalisation ne devrait pouvoir justifier c’est l’assassinat d’innocents: aucun humain ne devrait pouvoir s’en octroyer le droit. C’est ce principe et ce combat qui devraient être enseignés dès l’école aux plus petits. Il dépasse largement les valeurs de la République (liberté, égalité, fraternité) car il relève simplement de la valeur humaine la plus essentielle, ni plus judéo-chrétienne que musulmane ou bouddhiste ... juste humaine, qu'est le respect de la vie.
Jean-Luc Salanave