La Croix vendredi 22 septembre 2017 (article accessible en cliquant ici)
Débats
Diesel
Je suis choqué quand Gilles Dixsaut écrit dans La Croix du 13 septembre (la
question du jour) : « La pollution atmosphérique à laquelle participe le
diesel est responsable de 48 000 décès prématurés par an » ! Si on
regarde de près les chiffres du Citepa concernant les particules fines dites PM
2.5 qui servent précisément de traceurs à l’étude de M. Dixsaut, on
constate que celles issues des véhicules diesel ont, d’une part, été divisées
par deux entre 1990 et 2015, et que d’autre part elles sont cinq fois plus
faibles que celles émises en 2015 par le chauffage résidentiel. Donc quand on
écrit que « la pollution atmosphérique à laquelle participe le diesel est responsable de 48 000 décès prématurés
par an », il faudrait pour être honnête préciser que ledit diesel n’y
participe que pour une part très limitée, et au moins cinq fois plus faible que
le chauffage, sans même parler des particules émises par l’industrie et
l’agriculture ! D’ailleurs on trouve dans l’étude une carte qui montre que ces
48 000 personnes sont surtout dans le tiers nord de la France : pourtant
il n’y a pas plus de voitures à essence dans le Sud ! Le Nord est juste plus
industriel et plus proche de l’Allemagne charbonnière. Ce procès fait au diesel
par rapport à l’essence est ridicule, surtout quand on oublie de rappeler que
la performance énergétique et climatique du diesel est meilleure et que les
émissions de CO 2 de voitures à essence seraient bien pires ! En revanche, oui,
il faut décarboner nos activités, oui, il faut remplacer par des voitures
électriques nos véhicules diesel et
essence, du moins tant que notre électricité sera verte et décarbonée grâce à
notre nucléaire et notre hydraulique (ce qui ne s’applique pas à l’Allemagne et
à son électricité basée sur renouvelables intermittents et charbon).
Jean-Luc Salanave