vendredi 6 mai 2016

Vidéo de l'intervention de Jean-Luc Salanave invité comme expert à la Convention Energie des Républicains le 3 Mai 2016

La table ronde sur la "souveraineté énergétique et la croissance verte" était animée par Maud Fontenoy, Déléguée Générale à l'Environnement, LR.

L'intervention de JLS succédait à 3 interventions de: Jean-Louis Bal président du syndicat des ENR, Thierry Lepercq PDG de Solar Direct et Fabien Choné DG délégué de Direct Energie, sur le thème "sortir l'énergie de l'idéologie pour repenser un mix énergétique soutenable et compatible avec notre intérêt national".

La vidéo de l'intervention de Jean-Luc Salanave est accessible en cliquant ici.

Ce qui ne figure pas dans cette vidéo:
Jean-Luc Salanave aurait dû ré-intervenir en fin de Convention pour conclure sur la nécessité de "mettre en place une taxe carbone européenne". Ce point a été supprimé faute de temps pour laisser place au discours de conclusion du Président Nicolas Sarkozy.

Ci-dessous le message que Jean-Luc Salanave avait prévu de délivrer:

- en France l'électricité est dé-carbonée à 96% (6% éolien/solaire + 15% hydraulique + 75% nucléaire), elle n'est donc pas responsable de nos émissions de CO2
- plus de 90% de nos 370 millions de tonnes de CO2 (2014) ne proviennent pas de l'électricité qui est donc "hors sujet" pour respecter nos engagements de la COP21. Le nucléaire, l'éolien et le solaire ne sont donc pas le sujet principal. La loi de transition énergétique de 2015, focalisée sur l'électricité et sur le nucléaire se trompe de cible.
- attaquons nous aux vraies sources de CO2, principalement le transport et le chauffage non-électrique
- transports: développons les véhicules électriques et à hydrogène. Clin d’œil: l'électrification en véhicules électriques de tout le parc automobile d'Ile de France qui parcourt 100 millions de km chaque jour pourrait être alimentée toute l'année par un seul des 2 réacteurs de Fessenheim (6TWh/an)!
- chauffage: remplaçons la RT2012 (règlementation thermique du bâtiment), que l'ADEME a fait adopter, qui favorise le chauffage au gaz dans un pays (i) qui n'a pas de gaz, (ii) dont l'électricité est décarbonée et (iii) à une époque où le monde entier s'efforce de diminuer les consommations de fossiles émetteurs de CO2 !
- à noter que l'ADEME a réussi un 2ème "exploit": celui de financer avec l'argent des contribuables l'étude "électricité 2050: 100% renouvelable" sans même étudier l'autre cas d'école tout aussi ridicule mais bien plus réaliste "100% nucléaire".
- la solution passe idéalement par une taxation européenne du carbone, avec un prix plancher: le système européen d'échange de quotas carbone est un échec, le marché électrique européen autrefois florissant est un échec (pour tous les acteurs: prix à la hausse pour le consommateur; quasi faillite de EDF, EON, RWE, Vattenfal, Engie).
- Il faut remplacer le système des quotas (permis à polluer) par une taxe (sur le principe "pollueur-payeur") dont le produit devra à terme financer non pas les moyens de production dé-carbonés (éolien, solaire, nucléaire) qui doivent devenir la norme, ni les émissions de CO2 évitées (comme capture et séquestration du CO2 à la source) mais bien les initiatives de séquestration du carbone qui est déjà dans l'atmosphère (reboisement massif, construction bois, carbonatation, ...).

L'enjeu est donc désormais de reconstruire un système énergétique européen cohérent, combinant incitation à réduire les gaz à effet de serre et réduction des subventions aux ENR qui ont désorganisé tout le marché européen de l'électricité .... avant que ne soit adopté un jour un plan carbone mondial.

JLS
3 Mai 2016