jeudi 11 janvier 2018

Arrêtons de convertir les énergies dé-carbonées en énergie primaire et en barils de pétrole !

La revue Nucléaire & Energies n°71 vient de publier le 11 janvier 2018, sous le titre "C'est l'énergie finale ... (air connu)", cet article qui propose l'abandon du concept statistique d'énergie finale aujourd'hui dépassé et nuisible à la transition écologique (l'article est accessible via ce LIEN).

Résumé :
Il est temps d’adapter les indicateurs énergétiques à la transition écologique du XXIème siècle.
Après le cheval-vapeur, devenu désuet quand les véhicules à hydrocarbures ont détrôné les diligences, c’est aujourd’hui le tour de la TEP (tonne d’équivalent pétrole), référence des statistiques énergétiques internationales depuis 35 ans, de s’avérer inadaptée aux énergies modernes renouvelables, durables et non-carbonées.
Mais, plus important, il y a une autre notion dont nous mettons ici en cause la pertinence écologique : celle d’énergie primaire.
Elle fut conçue, à l’origine, pour rendre compte des rendements imparfaits des processus de transformation des énergies fossiles, dites primaires, en énergie finale (thermique, mécanique, électrique, …), celle mise à la disposition du consommateur.
Aujourd’hui, l'énergie primaire est devenue inadaptée aux rendements (d’une tout autre nature que les rendements thermodynamiques des énergies fossiles en déclin) qui sont ceux aérodynamiques (des éoliennes), photoniques (des capteurs solaires) ou nucléaires (de l’uranium).
Afin de tenter de prolonger artificiellement l’usage du concept d’énergie primaire adapté aux fossiles, la percée des énergies modernes a nécessité l’adoption de coefficients arbitraires de conversion (primaire/finale) souvent complexes et trompeurs, ou délibérément erronés par souci de simplification.
Ces conventions artificielles de conversion d’énergie finale en énergie primaire sont malheureusement responsables d’incohérences dommageables au climat et à la préservation des ressources naturelles (tout en étant encore utilisées dans certaines réglementations internationales, et dans la très critiquable réglementation française thermique du bâtiment RT2012).
Notre argumentaire prend en effet le contre-pied des positions (parfois idéologiques et partisanes) auxquelles s'accrochent encore l'ADEME ou le lobby NEGAWATT pour continuer à faire vivre "l'usine à gaz" des énergies primaires et de leurs coefficients et conventions artificiels, avec tous leurs travers pour le climat et l'environnement.
Après avoir analysé les inconvénients et les effets contre-productifs de la référence à l'énergie primaire, l'article en objet préconise l'énergie finale comme paramètre de pilotage de la transition énergétique, ainsi que l'abandon de l’énergie primaire et de "l'équivalence pétrole" dans les statistiques énergétiques.
Sans présager de ce dont après demain sera fait, notre triple feuille de route pour le XXIème siècle est simple:
(i) limitons nos consommations d’énergie FINALE, (ii) réduisons, de façon juste et équitable, nos consommations de RESSOURCES naturelles non durables ni recyclables, et (iii) éliminons notre empreinte CARBONE atmosphérique.

Jean-Luc Salanave