Résumé :
Il est temps d’adapter les indicateurs énergétiques à
la transition écologique du XXIème siècle.
Après le
cheval-vapeur, devenu désuet quand les véhicules à hydrocarbures ont détrôné
les diligences, c’est aujourd’hui le tour de la TEP (tonne d’équivalent
pétrole), référence des statistiques énergétiques internationales depuis 35
ans, de s’avérer inadaptée aux énergies modernes renouvelables, durables et non-carbonées.
Mais, plus important, il y a une autre notion dont
nous mettons ici en cause la pertinence écologique : celle d’énergie
primaire.
Elle fut conçue, à l’origine, pour rendre compte des
rendements imparfaits des processus de transformation des énergies fossiles,
dites primaires, en énergie finale (thermique, mécanique, électrique, …), celle
mise à la disposition du consommateur.
Aujourd’hui, l'énergie primaire est devenue inadaptée aux rendements (d’une
tout autre nature que les rendements thermodynamiques des énergies fossiles en
déclin) qui sont ceux aérodynamiques (des éoliennes), photoniques (des capteurs solaires) ou nucléaires (de l’uranium).
Afin de tenter de prolonger artificiellement l’usage du concept
d’énergie primaire adapté aux fossiles, la percée des énergies modernes a nécessité
l’adoption de coefficients arbitraires de conversion (primaire/finale) souvent complexes et trompeurs, ou délibérément erronés
par souci de simplification.
Ces conventions artificielles de conversion d’énergie
finale en énergie primaire sont malheureusement responsables d’incohérences
dommageables au climat et à la préservation des ressources naturelles (tout en étant encore utilisées dans certaines réglementations internationales, et dans la très critiquable réglementation française thermique du bâtiment RT2012).
Notre argumentaire prend en effet le contre-pied des positions (parfois idéologiques et partisanes) auxquelles s'accrochent encore l'ADEME ou le lobby NEGAWATT pour continuer à faire vivre "l'usine à gaz" des énergies primaires et de leurs coefficients et conventions artificiels, avec tous leurs travers pour le climat et l'environnement.
Après avoir analysé les inconvénients et les effets
contre-productifs de la référence à l'énergie primaire, l'article en objet préconise l'énergie finale comme paramètre de pilotage de la transition énergétique, ainsi que l'abandon de l’énergie primaire et de "l'équivalence pétrole" dans les statistiques énergétiques.
Sans présager de ce
dont après demain sera fait, notre triple feuille
de route pour le XXIème siècle est simple:
(i) limitons nos consommations d’énergie FINALE, (ii) réduisons,
de façon juste et équitable, nos consommations de RESSOURCES naturelles non
durables ni recyclables, et (iii) éliminons notre empreinte CARBONE
atmosphérique.
Jean-Luc Salanave