vendredi 31 août 2018

Agriculture et nucléaire accusés d’entraver l’écologie

Nicolas Hulot victime des "lobbies" de chasseurs, d'agriculteurs, du glyphosate ou ... du nucléaire?

Extraits de la tribune d'Antoine Abbundo et Jean-Claude Bourbon le 29/08/2018 sur La Croix:

(source: https://www.la-croix.com/France/Politique/Lagriculture-nucleaire-accuses-dentraver-lecologie-2018-08-29-1200964813)

.... "Depuis longtemps, l’expression « lobby nucléaire » synthétise en France à peu près toutes les oppositions et les craintes vis-à-vis de l’atome civil. Une sorte d’hydre que l’on aurait du mal à circonscrire. « Le lobby nucléaire n’existe pas à proprement parler. C’est l’ensemble de l’appareil d’État et il représente tous les Français qui ont contribué à financer le développement de cette industrie », tranche Jean-Luc Salanave, professeur à l’École centrale."


.... "Il [Nicolas Hulot] a été aussi en prise directe avec les contradictions de l’État, qui cherche d’un côté à défendre ses intérêts patrimoniaux (il détient en direct 83,7 % du capital de l’électricien) et, de l’autre, veut fermer des réacteurs largement amortis.« La loi de transition énergétique de 2015 prévoyait de fermer un tiers des réacteurs d’ici à 2025. C’était totalement inapplicable, et Nicolas Hulot en a pris acte », affirme Jean-Luc Salanave."

Précisions de Jean-Luc Salanave (non reprises dans l'article):
Un lobby, c'est un groupe de pression qui défend des intérêts particuliers, en général financiers. A ce titre, le SER (syndicat des énergies renouvelables) est un véritable lobby, très puissant, qui s'enrichit aujourd'hui sur le dos des consommateurs et des contribuables grâce aux nouvelles taxes (CSPE), à des financements publics, et grâce au privilège exorbitant de la priorité d'injection de son électricité sur le réseau (même quand elle est inutile).

Rien de tel pour le nucléaire français qui a été entièrement financé par l'emprunt, remboursé par les consommateurs. Pas non plus de financement occulte du nucléaire via la recherche publique: le CEA a largement été remboursé par les redevances de licences reversées par les industriels (comme par exemple EURODIF qui s'est acquitté pendant 20 ans de lourdes redevances pour exploiter le procédé de diffusion gazeuse développé par le CEA); là aussi, les coûts ont été répercutés sur le consommateur final d'électricité.

Si un "lobby" nucléaire existe, si quelqu'un a gagné de l'argent grâce au nucléaire depuis 40 ans, c'est bien chacun de nous, heureux consommateurs de cette électricité nucléaire 80% moins chère que l'électricité allemande. Le consommateur français a même pré-payé petit à petit, depuis 30 ans, parfois sans s'en douter, l'énorme provision encadrée par la loi et mise en réserve pour financer les démantèlements futurs. Ce "lobby nucléaire" là n'a rien à se reprocher, et Nicolas Hulot, s'il consomme de l'électricité, en fait partie !

jeudi 9 août 2018

Nucléaire flottant (billet J-L Salanave publié dans La Croix du 9/8/2018)

La Croix du 18 juillet 2018 ne s’est pas trompée en consacrant une page entière à la 1ère centrale nucléaire russe flottante. La France, un des rares leaders mondiaux de ces petits réacteurs de quelques dizaines de mégawatts, aurait pu se placer depuis longtemps sur ce marché d’avenir. Mais peut-être que notre pays préfère garder jalousement cette technologie pour propulser ses sous-marins et porte-avion militaires plutôt que de la mettre sur le marché civil à la disposition des pays en développement qui ne peuvent se payer les énormes réacteurs de 1000 mégawatts des pays riches. Quoi de mieux que ces petits réacteurs du futur, flottants ou immergés, respectueux de l’environnement, solutions au réchauffement climatique car n’émettant pas de CO2, pour produire à la demande 24 heures sur 24 l’électricité dont ils ont cruellement besoin pour se développer et combattre l’émigration de réfugiés économiques ? Surtout que les avantages de ces petits réacteurs sont nombreux. Non seulement leur sûreté est exceptionnelle grâce à la simplicité de leur refroidissement, aisé même en cas d’incident grave (ce qui exclut tout risque « Fukushima »), mais la technologie actuelle permet de ne recharger ce type de « pile atomique » que tous les dix ans, permettant d’alimenter pendant des années, les nuits sans soleil comme les jours sans vent, une ville côtière de plusieurs dizaine de milliers d’habitants du Nigéria ou d’ailleurs. Heureusement, en France, aux USA, en Chine tout comme en Russie, de jeunes scientifiques soucieux de développement énergétique écologique et équitable y songent très sérieusement.

L'article de La Croix est visible ICI.