samedi 23 septembre 2017

diesel, attention que l'arbre ne cache pas la forêt (article JLS publié par La Croix du 22 septembre 2017)

La Croix vendredi 22 septembre 2017 (article accessible en cliquant ici)
Débats

Diesel

Je suis choqué quand Gilles Dixsaut écrit dans La Croix du 13 septembre (la question du jour) : « La pollution atmosphérique à laquelle participe le diesel est responsable de 48 000 décès prématurés par an » ! Si on regarde de près les chiffres du Citepa concernant les particules fines dites PM 2.5 qui servent précisément de traceurs à l’étude de M. Dixsaut, on constate que celles issues des véhicules diesel ont, d’une part, été divisées par deux entre 1990 et 2015, et que d’autre part elles sont cinq fois plus faibles que celles émises en 2015 par le chauffage résidentiel. Donc quand on écrit que « la pollution atmosphérique à laquelle participe le diesel est responsable de 48 000 décès prématurés par an », il faudrait pour être honnête préciser que ledit diesel n’y participe que pour une part très limitée, et au moins cinq fois plus faible que le chauffage, sans même parler des particules émises par l’industrie et l’agriculture ! D’ailleurs on trouve dans l’étude une carte qui montre que ces 48 000 personnes sont surtout dans le tiers nord de la France : pourtant il n’y a pas plus de voitures à essence dans le Sud ! Le Nord est juste plus industriel et plus proche de l’Allemagne charbonnière. Ce procès fait au diesel par rapport à l’essence est ridicule, surtout quand on oublie de rappeler que la performance énergétique et climatique du diesel est meilleure et que les émissions de CO 2 de voitures à essence seraient bien pires ! En revanche, oui, il faut décarboner nos activités, oui, il faut remplacer par des voitures électriques nos véhicules diesel et essence, du moins tant que notre électricité sera verte et décarbonée grâce à notre nucléaire et notre hydraulique (ce qui ne s’applique pas à l’Allemagne et à son électricité basée sur renouvelables intermittents et charbon).


Jean-Luc Salanave

vendredi 25 août 2017

Déchets nucléaires: la belle histoire de CIGEO (vidéo)

CIGEO, solution géologique pour nos déchets radioactifs, un projet éco-responsable pour les générations futures

Cette vidéo s'adresse à tous ceux qui sont conscients de leur responsabilité quand ils génèrent des déchets, que ce soit ici ("chez nous" en France, comme nos déchets nucléaires) ou ailleurs (par exemple en Chine, quand nous consommons du "made in China").


Notre génération porte une lourde responsabilité environnementale. Les citoyens occidentaux nantis que nous sommes en arriveraient presque à trouver normal de jouir de biens de consommation courante (smartphones, voitures, énergie, électricité, capteurs solaires …) sans avoir à en supporter les inconvénients et sans accepter d’en gérer les déchets. Qui n’a pas jamais eu cette honteuse réaction « pas dans mon jardin », poussant même parfois le toupet jusqu’à espérer voir nos propres déchets dans le jardin des autres ?!

Les déchets nucléaires produits par chacun de nous depuis 40 ans n’échappent pas à notre navrante irresponsabilité, alors que la « fée électricité » qui les a produits nous a tout apporté (bien-être, confort, santé, communication, progrès, niveau de vie …).

Cette vidéo en forme d’interview rappelle les vertus du projet CIGEO que la France, après 30 ans d’études, est sur le point de réaliser. Elle rappelle aussi que ces déchets sont les nôtres et qu’il serait profondément injuste d’en laisser la gestion à nos successeurs.

La dernière question en date, soulevée par les autorités durant l’été 2017, concerne le risque d’incendie des colis bitumineux destinés à CIGEO. Tous les bitumes sont par nature inflammables, tout comme les hydrocarbures de nos véhicules ; les solutions ont été trouvées et le risque jugé acceptable pour les entreposages actuels de ces déchets en surface ; dans CIGEO, loin des populations, à 500 mètres de profondeur, le problème est certes différent et complexe, mais on peut être optimiste que des solutions seront là aussi trouvées sans que ne soient remis en cause le principe et les bénéfices du projet.

Cette question n’est pas la première, elle ne sera pas la dernière. Toutes les questions soulevées par les autorités ont à ce jour reçu des solutions viables, longuement étudiées, mûries et mises en œuvre par des femmes et des hommes compétents et responsables.

Il est grand temps de nous engager collectivement à finaliser ce beau projet.

Pour ceux qui le souhaitent, le texte support de cette vidéo est accessible en cliquant ici.

Jean-Luc SALANAVE

PS cette vidéo est aussi visible, avec les précédentes, sur  le site http://uarga.org/actualite_evenem_doc/video.php

dimanche 30 juillet 2017

arrêter 17 réacteurs nucléaires ? Soit, mais quand et surtout pourquoi ? Regard sur la transition écologique selon E.Macron et N.Hulot

Avec la réforme du code du travail et la moralisation de la vie politique, la transition écologique constitue un des chantiers majeurs du quinquennat d’Emmanuel Macron qui, avec Edouard Philippe, en a confié les commandes à Nicolas Hulot.

Que faut-il attendre du nouveau Ministre de la Transition Ecologique et Solidaire ?

Quelle place pour le nucléaire ? Succès français incontesté, est-il une énergie d’avenir ?

Comment rectifier les erreurs du quinquennat Hollande et de la mandature Royal ?

Jean-Luc Salanave, enseignant à l’Ecole Centrale de Paris, spécialiste des énergies, fait partager son expérience à la fois scientifique, technologique, industrielle et économique, expérience nationale, européenne et internationale.

Il est interviewé par Pierre, étudiant scientifique.


Cette courte vidéo (cliquez ici) fournit un regard non journalistique, objectif et factuel, d’un citoyen indépendant, écologiste engagé dans plusieurs associations et pro-nucléaire.

mardi 9 mai 2017

Le mirage photovoltaïque (Article JLS publié dans La Croix du 9 Mai 2017)

La Croix mardi 9 mai 2017
Courrier

Le mirage photovoltaïque

Dans son numéro du 4 mai La Croix s’inquiète du « bilan en demi-teinte du solaire en France » en 2016, « la pire année » depuis 2010 avec seulement 550 MW de capteurs photovoltaïques raccordés au réseau électrique. Mais cela doit-il inquiéter ou rassurer le consommateur ? Car une des raisons de cet échec, peut-être la principale, n’est pas évoquée dans l’article : alors qu’on nous annonce des prix à la baisse, 2016 aura encore vu les consommateurs payer chaque kilowattheure solaire au prix exorbitant de 0,40 €/kWh, soit huit fois plus que le prix électrique français moyen (à ce dernier, de 0,05 €/kWh, hors transport, s’ajoute en effet un supplément, inclus dans la taxe CSPE de nos factures, de 0,35 €/kWh pour chaque kWh solaire, selon la Commission de régulation de l’énergie). Ça fait maintenant dix ans, depuis le Grenelle de 2007, qu’on nous annonce que « ça va baisser » ! En réalité le pire est à venir, car on n’a pas encore mis en place les coûteuses batteries qui permettront de stocker cette énergie solaire aléatoire. Dès lors, et pour respecter ceux qui continuent à préférer les kWh nucléaires et hydrauliques (à 0,05 €) aux kWh solaires (à 0,40 €), une suggestion : quand le consommateur pourra-t-il choisir un contrat électrique 100 % nucléaire et hydraulique ? Il y a bien déjà des offres 100 % renouvelables !


Jean-Luc Salanave

PS l'article original est accessible en cliquant ICI

samedi 6 mai 2017

Revue "Géologues" Mars 2017: quelles énergies pour demain ?

A l'occasion de ses 50 ans, la passionnante revue Géologues consacre les 126 pages de son numéro 192 de mars 2017 à la question: Quelles énergies pour demain ?


Ce numéro spécial séduira tous ceux qui s'intéressent à l'Energie, sujet majeur pour chacun de nous, pour les générations futures et pour notre planète.

Cette revue est remarquable, car elle fournit au lecteur une vision à haute valeur technique et scientifique mais aussi délibérément claire et pédagogique, la vision du géologue, sur la problématique climatique du CO2, sur ses mécanismes (peu connus) d'interactions (et de rétroaction) avec la géologie de notre planète, mais aussi sur la géothermie, l'hydraulique, le charbon et les autres énergies fossiles, l'uranium, les renouvelables, et les ressources et perspectives géologiques associées.


Chacun pourra s'enrichir et/ou trouver réponses à ses questions dans les nombreux articles de 4 grands dossiers:


- Regards sur le changement climatique (la vision géologique, le CO2 sur les 540 derniers millions d'années, la COP 21)

- Analyse comparée des filières énergétiques (à quoi pourrait ressembler le paysage énergétique de la fin du siècle, les émissions relatives, l'efficacité de chaque énergie primaire, le juste prix de l'énergie, les risques)
- Le potentiel des énergies renouvelables (chaleur et froid géothermiques, hydroélectricité, éolien terrestre et marin, solaire, biométhane, ...)
- Le potentiel des énergies fossiles (hydrocarbures, charbon, uranium, thorium)

Personnellement je ne suis pas géologue, mais la Rédaction de cette revue m'a fait l'honneur de m inviter à y donner ma vision de scientifique (physicien) et d'industriel dans l'article Quelles énergies domineront la fin du siècle ? (pages 25 à 30, accessibles par ce lien).


Jean-Luc SALANAVE

vendredi 31 mars 2017

Tout nucléaire ? La vérité des chiffres (article publié dans La Croix du 31 Mars 2017)

La Croix -vendredi 31 mars 2017
Débats - courrier : Énergie nucléaire
J’aimerais réagir dans votre journal à l’utilisation parfois déplacée qui est faite (y compris dans la campagne électorale) de notre image de pays « tout nucléaire » (image vantée par les uns, critiquée par les autres). Selon le ministère de l’environnement et de l’énergie, le nucléaire ne représente que 17 % de l’énergie finale que nous consommons – et pour cause, il ne produit que de l’électricité, soit 76 % de nos 36,8 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) d’électricité finale, sur une consommation finale totale de 164 Mtep –, alors que les énergies fossiles caracolent toujours à 68 % (pétrole 45 %, gaz 20 %, charbon 3 %). Ne nous trompons donc pas de cible : c’est donc bien les consommations de pétrole de nos voitures et de gaz de nos chauffages qu’il nous faut réduire. Notre « arbre » électrique cache bel et bien notre « forêt » 68 % fossile et nous avons encore du chemin à faire pour passer de ce « tout fossile » au « tout écologique ».
Jean-Luc Salanave

Note: l'article original de La Croix est accessible en cliquant ici.

samedi 11 mars 2017

Impardonnable erreur ou utilisation malhonnête par France Info des 18000 victimes du "grand séisme de Sendaï" !!!

Suite à une journée de désinformation non-stop par France Info, qui a couvert l'anniversaire du séisme et du tsunami 2011 de Sendaï au Japon (qui a fait près de 20000 victimes et a provoqué l'accident nucléaire de Fukushima) d'une façon qui déshonore et discrédite cette radio, j'ai adressé le message ci-dessous au Médiateur de Radio-France:

"Notre éloignement du Japon et des familles détruites par ce "grand séisme de Tohoku" (et non pas "de Fukushima"), qui a fait près de 20000 victimes dans la région de Sendaï en Mars 2011 au Japon, n'autorise pas France Info à insulter la mémoire des victimes et de leurs familles en amalgamant cette catastrophe historique avec un événement infiniment moins grave, l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima. Comment la direction de France Info a-t-elle laissé répéter toute la journée sur ses ondes: "Commémorations au Japon aujourd'hui 6 ans après la catastrophe nucléaire de Fukushima ; des milliers de Japonais ont déposé des fleurs à la mer en hommage aux 18000 victimes de cette catastrophe." Le récent rapport des Nations Unies (UNSCEAR) est formel: Fukushima n'a pas fait de victimes radiologiques et n'en fera sans doute jamais. La centrale de Fukushima est bel et bien elle aussi une victime de plus de cette catastrophe, alors que France Info aimerait rendre Fukushima responsable de ce terrible tsunami et de ses victimes!? Comment un tel comportement journalistique peut-il encore être toléré et comment rétablir la nécessaire confiance entre les citoyens et leurs médias si ce n'est en dénonçant et en rectifiant sur vos ondes de telles erreurs, haut et fort, avec un temps d'antenne au moins égal à celui dont a bénéficié le mensonge initial répété en boucle toute la journée ?"

jeudi 23 février 2017

Fessenheim, coup de gueule citoyen (publié dans le journal La Croix du 17 Février 2017)

La Croix -vendredi 17 février 2017
Débats courrier
Fessenheim

La pression exercée par le gouvernement sur les administrateurs d’EDF, et dénoncée par la presse, aura finalement eu gain de cause puisque le conseil d’administration d’EDF vient, contre toute attente, d’accepter « le protocole d’indemnisation pour la fermeture de la centrale nucléaire, enclenchant la procédure d’arrêt » de Fessenheim. Ça ressemble à un dernier baroud d’un président sur le départ qui aura tenu à tout prix (plusieurs milliards) à réaliser une promesse de campagne non tenue mais pourtant déjà pardonnée par les 60 % de Français qui ne « souhaitent pas sortir du nucléaire ». C’est aussi un dernier pied de nez de ce président à tous les petits contribuables et consommateurs d’électricité qui vont devoir payer une fois de plus la facture. Non seulement les indemnités aux partenaires allemands et suisses de Fessenheim, mais surtout les 5 milliards d’euros de manque à gagner – selon la commission des finances du Sénat – pour une électricité sans CO2 et totalement amortie que Fessenheim ne produira pas, ainsi que les coûts sociaux des malheureux travailleurs de la centrale et de son tissu industriel local, et sans parler des importations pour compenser chaque année les 12 milliards de kWh de Fessenheim, continuant à creuser notre déficit commercial et notre dette abyssale. Que ce président « n’aime pas les riches » c’est son droit, mais alors qu’il le montre en cessant de favoriser ceux qui spéculent et s’enrichissent sur les renouvelables, qu’il le montre aussi en cessant de nous humilier, nous petits citoyens qui sommes en quelque sorte propriétaires de ce parc électrique que nous avons payé par nos factures depuis quarante ans, nous qui constituons bel et bien, avec l’état actionnaire, ce fameux « lobby nucléaire », comme nous appellent dédaigneusement les écologistes politiques et le lobby des renouvelables. Comment continuer à garder espoir quand tant de lobbys financiers et politiques, plus puissants que le lobby des citoyens, parviennent encore à obtenir gain de cause contre l’intérêt général ?


Jean-Luc Salanave

Pour accéder à l'article de La Croix cliquer ICI.

Quand cessera-t-on d’accuser le chauffage électrique ? Publié dans le journal La Croix du 15 Février 2017

La Croix -mercredi 15 février 2017
Débats - Courrier
Electricité

Quand cessera-t-on d’accuser le chauffage électrique ? A l’occasion de la vague de froid, de nombreux médias, encore influencés sans doute par les vieilles idées fausses de l’Ademe, s’en prennent à mots plus ou moins couverts au chauffage électrique, en écrivant, comme La Croix dans son article « Coup de froid sur le réseau électrique » du 17 janvier : « La France paie les conséquences du chauffage électrique », ajoutant « d’après l’Ademe… la consommation électrique des ménages ne cesse d’augmenter. » Oui, il faut s’attaquer au gaspillage d’électricité ou au manque d’isolation thermique de nos maisons, mais pas au chauffage électrique ! Par quoi voudrait-on le remplacer ? Par le gaz, le fioul, le charbon ou le bois, tous émetteurs de CO2 et disqualifiés par la COP21 ? Bien au contraire, en France, le chauffage électrique est à encourager (tout comme les pompes à chaleur elles aussi électriques). C’est un succès national, unique au monde, que notre électricité soit décarbonée à 94 % (grâce au nucléaire pour 75 %, l’hydraulique 12 %, l’éolien et le photovoltaïque pour 7 %). Et si comme le redoute l’Ademe notre « consommation électrique ne cesse d’augmenter », c’est un très bon signe qui prouve le début de notre transition énergétique vertueuse vers moins de chauffage au gaz et demain vers plus de voitures électriques, qu’il faudra bien elles aussi alimenter si on veut abandonner le pétrole. Donc cessons de rabâcher ces idées fausses qui n’ont plus cours depuis belle lurette et arrêtons de dénigrer nos succès ; et notre chauffage électrique, le plus écologique d’Europe, en est un. Le temps est venu désormais de la transition écologique et de la lutte urgente contre le CO2. L’électricité décarbonée y a toute sa place.


Jean-Luc Salanave

L'article de La Croix est accessible en cliquant ICI.


dimanche 8 janvier 2017

QUELLES ÉNERGIES DOMINERONT LA FIN DU SIÈCLE ? (publié dans Nucléaire & Energie n°69 de décembre 2016)

Le développement fulgurant des énergies solaire-photovoltaïque et éolienne en ce début de 21ème siècle nous fait aussi expérimenter leurs inconvénients. Le progrès technologique en solutionnera bon nombre, mais intermittence et encombrement demeureront des défauts majeurs de ces deux sources d’énergie tant qu’il y aura des absences de soleil ou de vent, et que 10 milliards de terriens auront besoin de surfaces habitables, cultivables et de forêts.

De quoi sera fait notre avenir énergétique ? Solaire et éolien envahiront ils durablement le paysage électrique du 21ème siècle, ou seulement les applications de « niches » où ils excellent, après une mode éphémère et subventionnée dans la production massive d’électricité à l’échelle d’un pays ?

Après le déclin annoncé des énergies fossiles, si la « fée » électricité continue à s’imposer comme vecteur privilégié d’énergie finale au service de l’humanité, le paysage électrique de demain sera-t-il dominé par le vent et le soleil ou par l’eau et l’uranium ?

L'article est accessible en cliquant ici.

Jean-Luc Salanave