mercredi 22 juin 2016

Sûreté nucléaire, jusqu'où ?

Sûreté nucléaire en France: comment ne pas en faire trop au pays des champions du monde du pessimisme ?

Défauts « sérieux » sur la cuve de l’EPR de Flamanville, déclaration sur les coûts d’un possible « Tchernobyl » en France, demande de moyens humains et financiers supplémentaires, « contexte préoccupant pour l’avenir » … Les récentes déclarations anxiogènes du patron de notre ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) ne manquent pas de surprendre ceux pour qui notre nucléaire civil est une réussite technique, humaine et environnementale et une source de fierté.

Elles choquent aussi ceux qui ne se reconnaissent pas dans cette image que nous donnons au monde entier de champions de la peur et du pessimisme, qui craignons toujours comme nos ancêtres gaulois que « le ciel ne nous tombe sur la tête » quand ce n’est pas certains nuages radioactifs.

Surtout que nous montrons parfois bien peu de compassion devant les réels malheurs des autres, comme devant les destins dévastés des familles des 20000 victimes du tsunami de Sendaï en 2011 au Japon, préférant nous lamenter sur les victimes hypothétiques qu’aurait pu provoquer l’accident nucléaire de Fukushima qui s’en est suivi et sur le nuage radioactif qui aurait pu affecter notre petite santé à 20000 kilomètres de nos amis japonais.

Nous sommes tous concernés par la sûreté nucléaire : ASN, exploitants, médias, citoyens. Mais chacun doit rester dans son rôle. Et ce n’est pas en leur léguant nos peurs, souvent irrationnelles et médiatisées comme celle du nucléaire, ni même en « sortant du nucléaire », que nous rassurerons nos petits enfants dans un monde où plus de 60 nouveaux réacteurs sont désormais en construction et où tant de pays choisissent de faire du nucléaire une source majeure de leur énergie de demain et de la lutte contre le changement climatique.

Voici une réflexion sur notre pays, qui a déjà largement réussi sa transition énergétique dé-carbonée, mais qui, à la surprise des pays plus optimistes que le nôtre, (i) fait un complexe vis-à-vis de ses propres réussites, individuelles ou collectives, et (ii) semble craindre l’idée du risque plus que le risque lui-même, encouragé en cela par son ASN, et des médias tellement anxiogènes que certains en oublient parfois que leur rôle est d'abord d'informer objectivement et donc aussi de rassurer.

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Jean-Luc Salanave