samedi 5 décembre 2015

Valeurs laïques et valeurs chrétiennes. Publié dans le journal La Croix du 4 Décembre 2015.

Dans son forum sur « La foi et les valeurs » dans La Croix du 17 octobre 2015 Gaston Pietri évoque « sans les opposer » les valeurs chrétiennes et les valeurs républicaines et laïques. Et pourtant, n’est-ce pas justement ce qui les oppose qui justifie dans notre pays la crise actuelle des valeurs, la perte des repères, la dégradation de notre capacité à vivre ensemble, à intégrer l’immigration et à accepter nos différences (intergénérationnelles, culturelles, politiques) ? A côté de nos valeurs républicaines de «  liberté, égalité, fraternité » l’auteur a ajouté le mot « charité ». C’est là toute la nuance qui parfois oppose morale laïque et morale chrétienne. Là où la morale laïque peut parfois tolérer un certain égoïsme, notamment dans les principes de « liberté » et « égalité », la morale chrétienne prône la « charité ». Nous savons que la liberté peut-être source d’incivilités et de conflits quand on la confond avec le désastreux principe soixante-huitard et laïc « il faut interdire d’interdire » ? Alors que la « liberté », cette valeur chrétienne basée sur le respect de la personne, qui a été adoptée comme un bien commun de l’humanité, c’est la liberté qui pour chacun de nous s’arrête « là où commence celle des autres », selon les termes des manuels scolaires de notre enfance. Même chose pour « l’égalité », autre grande valeur laïque et républicaine, mais aussi chrétienne, cette égalité vis-à-vis des droits et des devoirs, l’égalité d’accès aux ressources et richesses : si elle se limite à l’égalitarisme, à « ce à quoi tu as droit j’y ai droit » ou à « ce qui est à toi est à moi » elle devient source de convoitises, de conflits, de guerres, ou, spécialité de notre pays, peut conduire à la confiscation et à la redistribution des richesses crées par ceux qui entreprennent, au risque de décourager toute fierté de vivre et d’entreprendre dans notre pays, détruisant ainsi en quelques décennies ce qui restait de notre tissu industriel autrefois source d’emploi et de fierté. L’interprétation judéo-chrétienne de l’égalité c’est tout le contraire, c’est « ce qui est à moi est à toi », ça change tout, car au lieu de générer des frustrés qui n’ont d’yeux que pour ceux qui ont plus qu’eux ça fournit l’envie et la fierté de créer de la richesse pour ceux qui ont moins ! Cette égalité-là est certes un défi utopique. Mais n’est-elle pas la seule « égalité » garante à terme du vivre-ensemble dans nos sociétés, comme entre pays riches et pays pauvres, ou garante d’une solution planétaire équitable au changement climatique ? [suite non publiée:] La France a un rôle à jouer, sans fausse honte des racines judéo-chrétiennes de ses valeurs républicaines, sans renier son histoire, France que certains n’osent même plus dire qu’elle fut un temps « fille ainée de l’Eglise ». Ce sont ces valeurs républicaines de racine chrétienne, « liberté, égalité, fraternité », qui continuent de séduire ceux, d’origines chrétienne, musulmane, bouddhiste, athée ou autres, qui sont fiers de cette France où ils sont nés ou qui les a accueillis.


Jean-Luc Salanave (Béarn)

L'article de La Croix est accessible ici.

vendredi 4 septembre 2015

pourquoi "vert" rime avec "nucléaire"

Nous autres écologistes défendons les énergies "vertes". Pourtant certains (pas tous, pas moi) se prétendent à la fois "verts" et "anti-nucléaires". Nous sommes nombreux à penser que "vert" peut parfaitement rimer avec "nucléaire" et cette video (cliquez ici) détaille plusieurs raisons montrant que l'énergie nucléaire est bel et bien une énergie "verte", que l'on mette derrière le mot "vert" des significations aussi variées que:
- vert = naturel
- vert = discret et avec une empreinte limitée sur notre environnement
- vert = durable vis-à-vis de la consommation des ressources naturelles
- vert = durable vis-à-vis de la maîtrise des déchets
- vert = à faible impact CO2 sur le réchauffement climatique
- vert = recyclable
- vert = renouvelable

Jean-Luc Salanave

vendredi 14 août 2015

Électricité 2050: "100 % renouvelable", vraiment ? Et pourquoi pas 100 % nucléaire ? Publié dans Nucléaire & Energie n°66 de Juillet 2015



Ce n’est pas la publication par l'ADEME de cette étude « vers un mix électrique 100 % renouvelable en 2050» qui me surprend le plus. C’est le fait que l’ADEME n’ait pas publié en même temps l’autre cas d’école tout aussi légitime « vers un mix électrique 100 % nucléaire». Je n’ose penser que cette agence nationale, aux côtés de ses experts et compétences anti-nucléaires reconnus, ne possède pas aussi les indispensables compétences pro-nucléaires que le citoyen est en droit d’attendre de l’Agence Nationale d’un pays où le nucléaire, fleuron de notre économie, produit trois quarts de notre électricité de façon sûre et bon marché. Championne incontestée depuis plus de 40 ans en matière d’environnement et de maîtrise de l’énergie, notre électricité nucléaire devrait précisément être au coeur de la mission confiée par les contribuables à l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie).
Encouragé par les nombreuses critiques et réactions qui fleurissent depuis la publication de l’étude ADEME précitée (étude qualifiée de partiale, aux hypothèses incomplètes, erronées ou peu réalistes comme celle de réduction de notre production en 2050, ou l’hypothèse d’importation de 8% de notre électricité alors que nous en exportons 15 %, étude sous-estimant les contraintes de l’intermittence tout comme les coûts et les pertes du stockage/déstockage que nécessite cette électricité aléatoire, étude publiée semble-t-il sans l’aval de la Ministre), l'article ci-joint entend proposer une autre vision: celle des citoyens, nombreux et discrets, pour qui écologie rime aussi avec nucléaire; ceux qui estiment que la peur du nucléaire est non seulement au-dessus de nos moyens mais aussi mauvaise conseillère pour guider les choix qui doivent définir le futur paysage énergétique durable, propre et équitable de nos successeurs.

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Jean-Luc SALANAVE

mardi 7 juillet 2015

Les coûts comparés de l'électricité, publié dans Nucléaire & Energie n°65 de Mars 2015

Quels sont les coûts complets de l'électricité par filière de production? Comment les comparer?

Face à l’essor des renouvelables, les kilowattheures (kWh) nucléaires et hydrauliques sont-ils toujours les moins chers en 2015? Parti de très haut, le coût du kWh photovoltaïque dégringole. A combien est-il ? Comment le comparer au kWh nucléaire: comment notamment chiffrer le coût de l’intermittence, les coûts de substitution, celui des perturbations de tension et de fréquence du réseau, les charges futures de démantèlement des cellules photovoltaïques? L’éolien terrestre a vu lui aussi ses coûts baisser et devenir presque compétitifs mais ils semblent ne plus faire de progrès. Quant à l’éolien marin il reste un peu plus cher, mais présente des marges d’amélioration et ne demande qu’à se développer. Pendant ce temps les énergies carbonées vivent une « embellie » grâce à la baisse des prix du pétrole, du charbon et du gaz, tirés vers le bas notamment par la «ruée vers les gaz de schiste» initiée par les Etats-Unis ; et puis il faut noter que les taxes sur le CO2 sont encore très timides. Bref comment s’y retrouver, comment comparer les nombreux coûts de production de la fée électricité?

L'article ci-dessous tente d'apporter une vision non journalistique de la questions des coûts de l'électricité en faisant la synthèse des quelques centaines de pages des rapports suivants:
- Le rapport « Energies 2050 » du Centre d’Analyse Stratégique (CAS) de février 2012,
- Le rapport 2012 de la Cour des Comptes sur les coûts du nucléaire, actualisé en 2014,
- Le rapport 2013 de la Cour des Comptes sur les coûts des énergies renouvelables,
- La contribution de l’Union Française de l’Electricité (UFE) au débat sur la transition énergétique,
- Le rapport « coûts et rentabilité des énergies renouvelables en France métropolitaine » de la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) d’avril 2014.

Jean-Luc Salanave

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Solaire photovoltaïque, solidaires mais pas dupes. Publié dans La Croix du 16 Mars 2015

Nous connaissons tous des initiatives d'installations photovoltaïques domestiques ou villageoises, encouragées financièrement après le Grenelle de l'environnement depuis 2009. Certaines de ces initiatives son motivées par de réelles convictions écologiques, mais pas toutes. En effet ça rapporte. Par ailleurs, titrer que ces gens « produisent leur propre électricité » me choque. En effet, aucun de ces petits producteurs d’électricité photovoltaïque ne la consomme (elle est bien trop chère !); ils la revendent à la collectivité au prix fort, certes en toute légalité et avec la bénédiction des pouvoirs publics, à un prix qui leur garantit un revenu (« 20 000 € par an pendant vingt ans » dans l'exemple qui m'a fait réagir ci-dessous) ! Ne nous y trompons pas, ce revenu, c’est bel et bien nous, petits consommateurs, qui le payons à travers la taxe CSPE de nos factures électriques, taxe qui finance ce type de projet ! Écrire que ces initiatives photovoltaïques « ne coûtent rien à la collectivité » est un peu fort.

Jean-Luc Salanave

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Biomasse énergie: après l'âge du feu ... l'ère de la séquestration du carbone ? Publié dans Nucléaire & Energies n°64 de décembre 2014

La biomasse énergie c'est l’ensemble des produits organiques d’origine biologique, mais non fossiles, pouvant être utilisés comme sources de chaleur, de carburants (solides, liquides ou gazeux) ou d’électricité.
La biomasse est-elle une énergie renouvelable ? Est-elle renouvelée ? Est-elle neutre sur le bilan CO2 de l'atmosphère terrestre ? Et ... au-delà de la production d’énergie, n'aurait-elle pas un jour un autre rôle majeur à jouer, comme nous faire remonter le temps de la pollution CO2 atmosphérique pour revenir à l'air pur d'il y a 50 ans ?
La biomasse tient en tout cas depuis longtemps la première place des EnR, et de loin. En France par exemple, sur 24,8 millions de tonnes d'équivalent pétrole (Mtep) de production d’énergie primaire renouvelable en 2013, la biomasse énergie est largement en tête et en représente 65%, soit 2,6 fois plus que l’hydraulique, 10 fois plus que l’éolien et 30 fois plus que le solaire photovoltaïque. Étonnant, non ?

Jean-Luc Salanave

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Un scénario pour Fessenheim, publié dans Nucléaire & Energies n°63 de Juin 2014

Quel gâchis ce serait de fermer prématurément la centrale nucléaire de Fessenheim, juste pour "acheter" quelques voix électorales d'une minorité, qui se prétend "verte", qui ne représente pas plus de 5% aux élections nationales! Ce serait un gâchis énergétique, écologique, économique et social. L'article joint propose une fiction, tout en rappellant que la doyenne de nos centrales, celle de Fessenheim, nouvellement déclarée "bonne pour le service" pour bien des années par l'ASN, est une des plus sûres de France, une des plus améliorées, celle qui a bénéficié de tous les retours d'expérience, y compris de Fukushima. Un seul de ses deux réacteurs suffirait à alimenter en électricité toute l'année tout le parc automobile d'Ile de France, avec ses 30 milliards de km parcourus annuellement, si on osait le remplacer par 100% de véhicules électriques non polluants. Beau projet national pour nos jeunes chômeurs !

Jean-Luc Salanave

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lundi 6 juillet 2015

Ségolène Royal et CSPE, article publié dans La Croix le 30 avril 2014

Profondément attaché à l’écologie et aux économies d’énergie, je suis aussi très attaché à une électricité bon marché, garante de relance économique tout comme de justice sociale pour tous ceux qui peinent à payer leur facture. Cette électricité peu chère, nous avons la chance de l’avoir en France aujourd’hui ; elle est une des moins chères d’Europe, grâce à notre nucléaire et à notre hydraulique, tous deux très compétitifs pour encore longtemps face à l’éolien et au photovoltaïque, si l’on en croit la Cours des comptes.
Je suis donc inquiet de lire, dans La Croix du 3 avril, que la ministre nouvellement promue a un jour prôné « une sortie progressive de l’atome » et aussi qu’elle se félicite que la région Poitou-Charentes se soit, sous son mandat, « couverte de panneaux photovoltaïques »... qui produisent une électricité solaire tellement chère (au moins 5 à 10 fois plus chère que le nucléaire) qu’aucun des propriétaires de ces panneaux ne peut se permettre de la consommer : elle nous est revendue à prix d’or, à nous tous consommateurs, via EDF, à travers la CSPE de nos factures (Contribution au service public de l’électricité) ....

Jean-Luc Salanave

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Déchets nucléaires, point de vue publié dans La Croix du 8 Janvier 2014

Le débat sur les déchets et sur CIGEO aurait été, selon la presse, « boycotté par les associations environnementales ». Non pas « les » mais « des » associations environnementales ! L’AEPN, Association des écologistes pour le nucléaire, à laquelle j'appartiens avec plus de 10 000 membres, soutient largement ce projet CIGEO, un des meilleurs au monde, fruit de plus de 20 ans de recherches. Notre génération qui a généré ces déchets aurait-elle le toupet de se « défausser » sur les générations futures, tout en continuant hypocritement à consommer chaque jour cette énergie électrique nucléaire bon marché, propre et respectueuse de l’environnement dont la France est championne !

Jean-Luc Salanave

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Chômage (article La Croix du 2 janvier 2014)

Qui peut ré-industrialiser notre pays, recruter, créer "de l'emploi qui rapporte" et non pas "de l'emploi qui coûte" ? Pas le gouvernement, ni les employés et ouvriers (les forces vives de la nation que nous sommes), mais bien les entrepreneurs, petits ou grands. Quand changerons nous assez nos mentalités pour que notre pays ne soit plus celui où on lynche aussi bien les entrepreneurs qui licencient que ceux qui réussissent !?

Jean-Luc Salanave

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CIGEO: son seul défaut n'est-il pas sa réversibilité ?

CIGEO: son seul défaut n'est-il pas sa réversibilité ?

Lors du débat public de 2013 sur le projet CIGEO de stockage géologique profond des déchets nucléaires de haute activité, le rapporteur a mis au dossier le texte ci-joint, sous la référence "cahier d'acteur n°33" où je développe ma position pro-CIGEO mais contre le principe de réversibilité du stockage. La réversibilité fait l'objet d'un large consensus auprès des politiques, des industriels et des associations; ma position a été signalée par la Rapporteur comme une des rares opposées au principe de réversibilité, que je juge inutile, coûteux pour le contribuable, peu responsable voire nuisible à la sûreté du stockage.

Jean-Luc Salanave

Cliquer ici pour voir le document publié par la Commission Nationale du Débat Public 2013 (cahier d'acteur n°33).